Dans un rapport rendu en 2012, et mis à jour en avril 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrit que « près de la moitié de la population adulte a eu au moins une fois une céphalée (céphalée = terme médical du mal de tête) au cours de l’année écoulée « . Ce constat ne peut que témoigner de la fréquence de cette pathologie. Les céphalées constituent l’affection neurologique la plus répandue.
Qu’est-ce qu’une céphalée ou mal de tête ?
Une céphalée (ou mal de tête) se présente sous forme d’une douleur ressentie au niveau du crâne ou parfois de la nuque. Bien que très douloureuses, elles sont rarement pathologiques.
Deux catégories de céphalées sont à distinguer :
Les céphalées primaires sont à distinguer des céphalées secondaires.
La céphalée primaire : est un mal de tête sans lésion causale sous-jacente, c’est à dire que si des examens complémentaires sont effectués (Radio, IRM, etc…) aucune anormalité ne ressort, il n’y a pas de cause organique au mal de tête. L’ostéopathe peut prendre le patient en charge si le diagnostic de la céphalée est posé par des examens ou si suite à l’anamnèse et à l’examen spécifique du patient aucune pathologie n’est à suspecter.
La céphalée secondaire : est associée à une lésion sous-jacente locale ou générale.
Par exemple lorsque vous souffrez d’une sinusite, celle-ci peut vous entraîner un mal de tête. La céphalée est donc secondaire à la sinusite. Dans certains cas, le patient peut être pris en charge en ostéopathie, selon les cas, des examens auront été conduits auparavant auprès de spécialistes (IRM, Radio, Scanner…).
Le siège de la douleur est un élément important qui peut permettre de caractériser le type de céphalée. La douleur peut être facilement localisable ou parfois diffuse et difficile à situer.
Le type de douleur est particulièrement difficile à identifier pour le patient car c’est une notion subjective.
D’autres signes sont souvent associés à la douleur :
- Psychologiques : insomnie, difficulté de concentration, troubles de la mémoire, trouble de l’humeur (irritabilité)…
- Végétatifs : larmoiement d’un œil, écoulement nasal, rougeur d’un œil, gonflement d’une paupière, sensation de nez bouché…
- Visuels : tâches lumineuses, éclairs, flashs, lignes brisées, flou visuel, zone aveugle…
- Sensoriels : gêne à la lumière, gêne au bruit, gêne aux odeurs, gêne tactile (allodynie)
- Digestifs : perte d’appétit, nausée, vomissement, diarrhée
Les causes des céphalées peuvent être diverses et toutes les origines n’ont pas encore été découvertes. On sait déjà qu’elles peuvent relever des domaines suivants :
- Neuro-vasculaire
- Ostéo-articulaire
- Hormonale
- Psychologique
Deux céphalées fréquentes
La migraine et la céphalée de tension sont les deux types de céphalées les plus évoquées en consultation.
La migraine
La migraine « classique » :
Dans une étude réalisée en 2007 afin d’identifier la prévalence (mesure permettant de déterminer le nombre de cas de maladies à un instant donné ou sur une période donnée) des céphalées dans le monde et globalement, toutes les études réalisées dans les pays occidentaux industrialisés ont permis d’estimer la prévalence de la migraine sur une année entre 10 et 12% chez l’adulte. Ainsi la migraine est une affection neurologique très fréquente.
Signes de la migraine classique :
- Type de douleur : pulsatile
- Localisation : d’un seul côté du crâne dans la région du front et de la tempe.
- Signes associés : digestifs (nausées, vomissements), sensitifs (sensibilité à la lumière et au bruit, possible hypersensibilité de la peau).
- Des signes avant-coureurs peuvent parfois accompagner les crises migraineuses (dans les heures voire un jour ou deux avant la crise) : fatigue, irritabilité, tendance dépressive ou sentiment d’euphorie.
Durée de la crise :
entre 4 et 72h (sans traitement)
Quelques autres types de migraines
Il existe de nombreux autres types de migraines parmi eux :
- Migraine avec aura
- Migraine cataméniale
- Migraine rétinienne
- Migraine hémiplégique
- Migraine avec aura du tronc cérébral
- Migraine probable
La migraine avec aura
Dans certain cas de migraines, des phénomènes neurologiques impressionnants surviennent quelques instants avant le déclenchement du mal de tête, on parle ainsi de migraine avec aura.
L’aura peut être :
- Visuelle : points scintillants, mouches noires, scotome (= zone aveugle dans le champ visuel, bordée par une frange de points brillants dessinant une ligne hachurée. Au début de la migraine, le scotome est tout petit et près du point de fixation central, puis il se développe progressivement vers la périphérie du champ visuel pour envahir en 10 à 30 min la totalité de l’hémichamp visuel), et autres troubles visuels (vision floue).
- Sensitive : fourmillements ou engourdissements débutant de la main et s’étendant aux autres doigts.
- Aphasique (=relatif à la parole) : troubles du langage (manque de mots, troubles de la lecture, troubles de la compréhension).
La céphalée de tension
Les céphalées de tension qu’elles soient épisodiques ou chroniques résultent le plus souvent de tensions des muscles péricrâniens et du stress ou de l’anxiété.
Signes de la céphalée de tension :
- Type de douleur : pression ou en étau
- Localisation : des deux côtés du crâne plutôt au niveau du front
- Signes associés : parfois sensitifs (sensibilité à la lumière et au bruit)
- Pas de signes avant-coureurs
Durée de la crise :
- forme épisodique peu fréquente : dure moins d’un jour/ mois
- forme épisodique fréquente : dure de 30 min à 7 jours et présente entre 12 et 180 jours / an
- forme chronique : présente au moins 180 jours / an
Quel que soit le type de mal de tête auquel vous soyez sujet, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, neurologue ou ostéopathe.